Copropriétés / HLM : les appels de charges explosent, les provisions pour le coût de l’énergie en cause ! Les aides financières n’y changeront rien !

Malgré le bouclier tarifaire, les 12 millions de copropriétés en France doivent faire face à l’explosion du prix de l’énergie. De nouvelles aides financières sont attendues pour les copropriétés, elles doivent être publiées dans les prochains jours. Mais le souci n’est pas là, les locataires doivent tout de même avancer la hausse des tarifs, hors bouclier tarifaire.

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 Vent de panique dans les copropriétés et HLM

Le Parisien se fait l’écho de la panique actuelle des locataires face aux appels de fonds totalement impossible à payer pour les locataires les plus modestes. Les copropriétés bénéficient pourtant du bouclier tarifaire. Mais les syndics doivent appeler les fonds correspondant à la hausse de tarif avant bouclier tarifaire, puis rembourser par la suite. Un non-sens de plus.

 Décret pour les aides financières à venir

Depuis le 9 avril dernier, un décret inclut les HLM et les copropriétés chauffées au gaz collectif dans le dispositif d’aides. « Nous allons prolonger en 2023 le mécanisme de bouclier tarifaire pour tous les ménages, pour les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes », a rassuré la Première ministre Élisabeth Borne, le 14 septembre. Un décret précisant les modalités devrait d’ailleurs être publié ce mardi 8 novembre.

 Des provisions du surcoût, un non-sens de plus

Sauf qu’à la différence des particuliers, la version « copro » du bouclier tarifaire oblige les syndics à provisionner le surcoût de la flambée des prix de l’énergie, via les charges payées par les propriétaires et les locataires. Ces derniers doivent donc avancer les frais avant d’espérer récupérer les sommes payées plusieurs mois après, par un processus d’une complexité extrême.
«  Il faut attendre que l’État rembourse aux fournisseurs la différence entre les tarifs avec et sans bouclier, nous rappelait, début octobre, Émile Hagege, directeur général de l’ARC (association des responsables de copros). Puis que ces mêmes fournisseurs remboursent à leur tour les syndics, ces derniers devant ensuite effectuer le rattrapage sur les charges, au bénéfice des locataires. En espérant que tout ce petit monde respecte les règles. » Des avances de frais donc qui peuvent atteindre jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois par logement, pour des familles dont certaines, notamment dans le parc social, se trouvent déjà dans une situation précaire.

 Des factures multipliées par 3 en HLM

«  La facture globale de chauffage de ces 1200 HLM a été multipliée par trois, déplore Harold Huwart, le maire de Nogent-le-Rotrou. Elle est ainsi passée de 500 000 euros en 2021, à 1,5 million d’euros pour la saison de chauffe entre octobre 2021 et avril 2022. Et ce n’est pas fini. » Les charges ont ainsi déjà augmenté d’une centaine d’euros par mois et par logement depuis mars dernier. Et les locataires redoutent d’autres hausses pour cette nouvelle période de chauffe. « La situation est insupportable pour les familles, déplore Harold Huwart. Une quinzaine d’entre elles m’a déjà fait part de leur intention de quitter le parc social pour aller vers des locations privées, où elles auront le choix de ne pas se chauffer pendant l’hiver. »