Nexity, leader français de la promotion immobilière, licencie plus de 500 postes

Déjà annoncé en février dernier, le plan social du premier promoteur de France, Nexity, est désormais dévoilé dans ses détails.

Publié le

Les conséquences de la lutte contre la rente immobilière

Le gouvernement avait fait de son cheval de bataille la lutte contre la rente immobilière. Cet objectif est atteint ! La pression fiscale sur les revenus locatifs est si forte, que l’investissement immobilier est devenu un piètre placement. Les rendements réels sont trop faibles. Les taux d’intérêt ne sont pas les seuls responsables, les montages financiers à crédit aux taux actuels ont été performants par le passé. Mais désormais, sans aucune réduction de la pression fiscale, autant investir, sans crédit sur des placements de taux, bien plus rémunérateurs. L’investissement immobilier pour les particuliers étant si faiblement rentable que les placements financiers, notamment obligataires, ont la préférence des investisseurs. Nexity confirme ainsi que la chute du marché de l’investissement immobilier est de 40% en 2023, et que la situation ne s’arrange pas, bien au contraire.
Le business de la vente de biens neufs dans la tourmente

La promotion immobilière fait grise mine. Les investisseurs particuliers, attirés par l’immobilier locatif ces dernières années, se sont détourné du marché du neuf. Le gouvernement pensait que les aides fiscales distribuées largement auprès des investisseurs, via ces dispositifs d’incitation fiscale (Pinel, etc.), ne faisait que faire grimper les prix. La Cour des Comptes avait également signalé que ces incitations fiscales n’étaient pas efficaces.
Suppression de 502 postes

Nexity va supprimer 502 postes pour faire face à la profonde crise de la construction, a annoncé le premier promoteur immobilier français, jeudi 25 avril. "Nous avons confirmé à nos partenaires sociaux que le processus d’information-consultation préalable au déploiement d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera engagé et il concernera la suppression de 502 postes", a déclaré à la presse le directeur général délégué du groupe, Jean-Claude Bassien. Comme ses concurrents, Nexity est pris en étau entre le renchérissement des coûts de construction, provoqué par les tarifs des matériaux et une réglementation environnementale plus stricte, et l’effondrement de la demande, causé par les difficultés d’accès au crédit et la fin progressive de dispositifs fiscaux incitatifs. Ce plan social avait été annoncé fin février, sans que le groupe ne précise alors combien de postes seraient concernés.
Le plan coûtera environ 50 millions d’euros à Nexity

"Il n’y aura aucun départ au titre du PSE avant l’automne, et plutôt fin octobre", compte tenu des procédures légales, a précisé Jean-Claude Bassien. "Nous avons poursuivi nos actions en termes de réduction de notre base de coûts d’exploitation", a-t-il aussi souligné. Ces suppressions d’emplois concernent les effectifs du pôle promotion-construction, qui ont diminué de 27% par rapport à 2022. Près de 400 personnes ont déjà quitté le groupe avant même la mise en œuvre du plan social, a dénoncé à l’AFP le délégué syndical CFDT de cette branche, Emmanuel Brie. "On va se battre pour qu’il y ait au maximum de la mobilité et des départs volontaires", a-t-il déclaré.

Le coût de ce plan de sauvegarde de l’emploi pour le groupe est estimé à environ 50 millions d’euros, a détaillé Nexity. Le promoteur immobilier estime qu’il lui permettra de réaliser 36 millions d’euros d’économies dès 2025, puis 45 millions par an à partir de 2026.