A la mi-2018, le bâtiment garde sa dynamique et ses inquiétudes

Passée la première moitié de 2018, le bâtiment continue à bénéficier de la reprise engagée voici deux ans, mais voit se préciser un infléchissement lié au repli des ventes de logements neufs, a détaillé mercredi la fédération du secteur.

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A la mi-2018, le bâtiment garde sa dynamique et ses inquiétudes

"On reste sur une activité soutenue, dynamique", a résumé Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment lors d’une conférence de presse. "Ca va mieux (...), mais attention à ce retournement dans le logement neuf", a-t-il ajouté.

A l’occasion de son point trimestriel, la FFB, qui rassemble deuxtiers du secteur en matière d’emplois, a confirmé ses prévisions pour 2018 : une hausse de presque 10% de l’activité par rapport au "point bas" observé en 2015 après des années de déclin.

Conséquence sur l’emploi : le secteur a créé 30.000 nouveaux postes à fin mars, par rapportà un an plus tôt.

Reste que la FFB, qui avait prévenu voici trois mois d’un essoufflement dans le logement neuf, en voit la confirmation : au premier trimestre et sur un an, les ventes baissent de 5,1% chez les promoteurs et de 14,3% pour les maisons individuelles.

Début juin,l’exécutif avait confirmé la tendance dans ses chiffres sur la construction de logements neufs avec un recul accentué entre mars et mai pour les mises en chantier comme les permis de construire.

M. Chanut a un coupable désigné : "l’environnement institutionnel". Même s’il reconnaîtaussi les effets d’une baisse du moral des ménages et, plus ponctuellement, des intempéries de l’hiver et du printemps, il fait allusion au rétrécissement du périmètre du prêt à taux zéro, de nature selon lui à décourager l’achat, ainsi qu’à la réforme du logement social, vue comme un facteur de paralysie pour le secteur.

Pour le bâtiment, en l’état des choses, les conséquences mettront "entre six et huit mois... Allez un an", à se faire sentir, a prévenu M. Chanut.

Ce dernier estime par ailleurs "illusoire" de compter sur le marché de l’amélioration etde l’entretien pour compenser ce déclin : au premier trimestre, il a progressé d’à peine 1% sur un an. "Le sujet (...) reste la fragilité de nos entreprises en matière de marges comme de trésorerie", a ajouté le président.

Sur ce plan, il s’est félicité de mesures favorables au secteur dans le cadre de la loi "Pacte" présentée début juin sur l’économie, tout en réitérant les inquiétudes du secteur sur les intentions du gouvernement en matière de rénovation énergétique.